Si le hasard existe, il est de mon côté.
Je suis en déplacement à Hendaye et mon petit soldat est en formation là-bas en même temps, yeah !
Sur internet nous trouvons rapidement un lieu qui semble être sympa, au moins par les photos du site.
Le taxi s’arrête dans une rue glauque, je vois des conteneurs, des entrepôts et les images vues dans les polars traversent mon esprit. Il voit mon regard, apparemment je suis visiblement très inquiète et il éclate de son rire profond et sonore.
Fred me tient la main et me traine devant la porte d’entrée – je fixe le judas comme un chat des phares. Je tremble, ok il fait un froid de canard, mais ce n’est pas d’excitation non plus : je flippe !
Heureusement la dame à l’accueil me rassure tout de suite. Habillée en lingerie elle nous sourit tout gentilement et explique 'le réglement de la maison' - apparemment elle est ravie de voir un couple inattendu, un grand black avec une fille à l'étrange accent.
Nous laissons nos manteaux au vestiaire et je grimpe les escaliers enveloppés d’une moquette douteuse. Tout établissement transpire l’esprit : Ce n’est pas fait pour faire l’argent, c’est fait par des modestes moyens pour donner l’occasion de se retrouver, de vivre ce qu’on a envie de vivre.
Nous arrivons dans une petite salle avec bar, fauteuils et piste de danse. Je me précipite tout de suite au bar et je commande une coupe de champagne.
Et mon compagnon ?
Il me regarde, il me prend dans ses bras si forts, si consolants, il fixe mes yeux, comme si j'étais la seule et la plus importante femme au monde, il me sourit et il m’embrasse, profondément, tendrement et pendant longtemps. Je me blottis contre lui et je me laisse aller. Il sait me calmer, me rendre tendre.
Je suis tellement surprise par son attitude que j’oublie presque l’endroit, c’est lui qui m’intéresse le plus. Je suis émue, comment j'aurais pu devenir si précieuse pour quelqu'un.
Enfin, nous dansons, je n’arrive presque pas à regarder les autres – une trentaine de personnes autour de nous. Deux filles dansent à la barre, un transvesti soutient l’ambiance. Son cul est telleme
nt dense et lisse – j’ai envie de le toucher pour vérifier, mais bien sûr je n'ose pas.
Mon petit soldat se met derrière moi et il me papouille les seins, mon ventre et mes entrecuisses. Un homme vient vers moi, il me caresse aussi – ainsi je suis coincée entre deux hommes et c’est bien, c’est formidable !
Apparemment cet homme connaît bien ce lieu et il nous emmène dans une chambre sous les toits, et il ferme la porte à clé. Je sursaute, mais il m'explique tout de suite que s'il laisse ouvert les autres se sentent invités, s’il ferme nous restons à trois, mais les autres peuvent nous regarder par des ‘judas’ dans les murs.
Donc je suis d’accord et je m’allonge sur le matelas – je me sens épuisée par le stress, nerveuse et excitée à la fois. Fred se met très proche de moi pendant que l’autre commence à me caresser, à me lécher.
Je ferme les yeux – des sensations jamais ressenties m’envahissent. Quel bonheur !
Je ne sais plus ce qui s’est passé exactement, mais j’entends l’homme qui s’adresse à Fred (comme s'il était mon mari) : 'Ah quel beau cul, il est magnifique' et Fred : 'Oui, je ne m'en lasse pas !'
Qu’est-ce que c’était drôle, cette complicité entre deux hommes inconnus dans une telle situation.
Et le jeu commence, Fred me souffle de temps en temps dans mon oreille ce qui se passe , il rassure la situation complètement, il dit même au gars : Non, ça, elle n’aime pas - je peux me laisser aller en toute confiance.
Et c'est ainsi, les deux m'entament: je hurle, je cris, je tape dans les matelas, je jouis, je jouis …
Nous descendons au bar je me laisse tomber dans un fauteuil, je tremble, je suis chamboulée, il faut que je retrouve mon souffle, je me calme.
Fred me serre contre lui, il m’embrasse tout tendrement en caressant mes côtes.
D’un coup je sens un effleurement sur ma cuisse et je remarque que les bras de mon amant sont longs mais pas tant – et voilà un autre homme s’est mis à côté de moi pour me toucher. Je le laisse faire, mais je croise mes jambes – je suis au repos !
Je lève ma tête et je vois une dizaine d’hommes au bar me regarder et d’un coup je pense à ma mère qui trouvait que j'étais moche et indésirable et je souris, je m’adresse à elle : regarde- tu as eu tort - ce n’est pas vrai et je ne te crois plus !